A la conquête des nomophobes

nomophobeLes nomo-quoi ? Les nomophobes, plus exactement les no-mobile-phone-phobia, les accros aux mobiles qui ne peuvent plus s’en passer et pourraient tuer père et mère plutôt que d’être coupé de cette extension de soi ! Et c’est pour attirer cette population que Facebook a déboursé pas moins d’un milliard de dollars pour racheter Instagram, une application mobile qui permet de prendre des photos, les personnaliser façon vintage et les publier sur les réseaux sociaux.

En termes de revenus, cela ne génère pas de publicités donc pas de bénéfices. Alors pourquoi cette application en particulier quand on en dénombre plus d’une trentaine sur les différentes plateformes ? Au-delà du fait que Barack Obama a créé son compte Instagram, l’application revêt de multiples atouts auxquels Mark a succombé : une communauté de 27 millions d’utilisateurs après seulement 600 jours d’existence, une communauté très active (un milliard de photos en base, 575 likes et 81 commentaires par seconde), un réseau uniquement présent sur le mobile, une application téléchargée un million de fois en seulement 12 heures pour son lancement sur Android, une expérience de la photo ludique qui rend chaque création unique.

Et cerise sur le gâteau : la plateforme d’échanges de photos sur mobiles connaît une utilisation croissante de son outil social par les grandes marques. Suivi par 30 000 followers, le constructeur automobile allemand Audi a lancé son dernier modèle A3 sur Instagram début mars tandis que le couturier Burberry enregistre 250 000 followers sur son compte.

Si Facebook est l’une des premières destinations en termes de dépôt de photos, ce sont les téléphones mobiles qui deviennent les outils de prédilection de la production en masse de photos en raison de la qualité des optiques qui ne cessent de s’améliorer et du caractère instantané et « sur le vif » qui est le principal inducteur de la prise de photo : je prends une photo et immédiatement je la partage en la postant sur les réseaux sociaux. Facebook ne pouvant créer dans des délais raisonnables une telle fonctionnalité a préféré racheter l’application quel que soit le prix. Le mobile et ses utilisateurs représentent un marché colossal en croissance exponentielle qui constitue une nouvelle source de revenus ainsi qu’un relais de croissance au web. A l’heure actuelle, on ne sait pas si le service va être totalement absorbé par le réseau social ou si les deux marques vont co-exister avec une fusion du « stream » de photos avec les bases de Facebook réuni par le fameux Facebook Connect.

Enfin, on peut également prendre en compte les analyses de certains spécialistes qui voient derrière ce rachat un énième épisode d’une série de rachats et d’entrées en bourse très fortement valorisés dans le secteur des nouvelles technologies alimentant le retour d’une forme de « bulle internet ». A l’instar de Groupon fortement côté qui connaît actuellement une lourde chute boursière…. La prochaine entrée en Bourse concerne d’ailleurs Facebook valorisé à 100 milliards de dollars, soit environ 100 dollars par utilisateur !
D’après certains mauvais esprits, Mark aurait cassé sa tire-lire pour censurer certaines photos de lui prises à son insu …


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